L'exposition
Introduction
Aujourd’hui, je vous propose une série d’articles qui concernent l’exposition. Mais de quoi s’agit-il ? Selon le dictionnaire, ça a plusieurs sens. Mais en photo ou en vidéo, cela fait référence à la luminosité d’une image.
S’il ne fallait retenir que cela :
L’exposition correspond aux paramètres choisis par l’appareil photo (ou la caméra) en fonction de la lumière ambiante pour que l’image ait une luminosité correcte. Elle peut être gérée totalement automatiquement, de manière semi-automatique ou en manuel.
Elle se mesure en EV. Une variation de plus ou moins un EV signifie que l’on multiplie ou divise par 2 la quantité de lumière reçue par le capteur.
Explications :
Avant de rentrer dans les détails de la technique, commençons par faire une analogie avec l’œil humain.
Au cours d’une même journée, nous passons par différents environnements dont la luminosité peut fortement varier (matin ou pleine journée, intérieur ou extérieur, temps couvert ou ensoleillé…). Pourtant, hormis dans les cas extrêmes (très sombre ou très lumineux), nous percevons toutes ces scènes de manière identique. Notre œil possède la capacité à s’adapter à la luminosité ambiante.
Comme vous le savez, notre pupille peut se dilater ou se contracter afin de laisser passer plus ou moins de lumière. Ceci nous permet de bien voir dans des conditions de faible lumière (la pupille se dilate) tout en nous protégeant de l’éblouissement au soleil (elle se contracte).
Tout comme nos yeux, notre appareil photo est capable de s’adapter aux conditions de luminosité. Pour ce faire, il est équipé d’un dispositif (le posemètre) qui permet de mesurer la lumière ambiante et de choisir automatiquement les paramètres de prise de vue en conséquence. C’est ce que l’on appelle le réglage de l’exposition. Il permettra là ainsi d’obtenir une image de luminosité correcte quelle que soit la lumière de la scène. Mais si notre œil ne dispose que de sa pupille pour s’adapter, nos appareils peuvent jouer simultanément sur 3 paramètres :
- Le temps de pose
- L’ouverture
- La sensibilité
Nous allons donc voir dans les articles suivants à quoi correspond chacun de ces termes, comment ils interagissent et la manière de les utiliser à notre avantage en sortant du mode automatique.
Mais avant tout il est nécessaire de comprendre une notion importante que l’on appelle EV (qui vient de l’Anglais Exposure Value) et que l’on peut traduire par valeur d’exposition. C’est généralement ce sigle que l’on trouve sur les appareils photos, mais on entend également parler d’ « IL », de « stop » ou même de « diaph ». Quel que soit le terme utilisé, il se rapporte toujours à la même notion.
En toute rigueur, l’EV permet de mesurer la luminosité d’une scène (si cela vous intéresse, vous pouvez vous reporter à « pour en savoir plus » de ce post). Mais en pratique, on ne s’intéresse qu’à la variation d’EV entre 2 réglages. Augmenter l’exposition d’un EV signifie multiplier par 2 la quantité de lumière reçue par le capteur. En l’augmentant de 2 EV, on multiplie par 4 la quantité de lumière (car on multiplie 2, puis une nouvelle fois par 2). De la même manière, diminuer l’exposition d’un EV correspond à diviser par 2 la quantité de lumière.
Pour généraliser la règle, augmenter ou diminuer l’exposition de n EV entraîne de multiplier ou diviser par 2n la quantité de lumière reçue par le capteur.
Pour illustrer ces propos, les photos ci-dessous montrent une même vue correctement exposée, puis sous et surexposées de différentes valeurs.
Image correctement exposée
Image trop sombre
(sous-exposée de 2 EV)
Image trop claire
(sur-exposée de 2 EV)
Cette notion reste peut-être obscure, mais elle devrait s’éclairer (j’espère que vous appréciez le jeu de mots 😊) dans les articles suivants sur les paramètres d’exposition.
Pour aller plus loin :
Comme expliqué brièvement ci-dessus, la notion d’EV est essentiellement utilisée pour comparer l’impact des paramètres de prise de vue sur l’exposition d’une image. Mais il s’agit en fait d’une échelle absolue. Elle a été imaginée dans les années 50 par Friedrich Deckel, un fabricant d’obturateurs. Par convention, on considère que EV0 correspond à la luminosité d’une scène photographiée à Iso 100 avec un temps de pose de 1s et une ouverture de 1 (donnant une image correctement exposée). Lorsque la luminosité augmente, les valeurs d’EV sont positives. A l’inverse, elles sont négatives lorsque la luminosité diminue.
Le tableau suivant indique la luminosité correspondant à différents environnements :

Tableau source Wikipedia https://en.wikipedia.org/wiki/Exposure_value
Une fois de plus, ces valeurs n’ont pas grand intérêt dans l’absolu. Pour les plus furieux d’entre vous, j’indiquerai dans un post à venir l’équation liant la luminosité aux paramètres de prise de vue. Mais cela nécessiterait de sortir la calculatrice à chaque photo, alors que le posemètre sait gérer ça automatiquement en une fraction de seconde. L’intérêt de ce tableau réside dans la comparaison entre ses valeurs extrêmes. Une scène ensoleillée à la neige donnera un EV de 16 alors que par une nuit étoilée (mais sans lune), on peut descendre jusqu’à -11 EV. Une différence de 27 EV se traduit par un rapport de luminosité de 1 à 135 millions ! Voilà ce qui explique la plage de réglages si étendues que proposent les appareils photos.