Apprendre à dessiner avec le cerveau droit

« Dessiner grâce au cerveau droit » est un best seller de la dessinatrice américaine Betty Edwards. Il décrit une méthode d’apprentissage du dessin qui a été suivi par des millions de personnes à travers le monde.

S’il ne fallait retenir que cela :

Comme son nom l’indique, cet ouvrage est destiné à l’apprentissage du dessin. L’auteure y expose deux postulats :

  • Savoir dessiner n’est pas le résultat d’un talent inné. Comme toute discipline, le dessin s’apprend à condition de connaître les techniques de base et de pratiquer.
  • L’hémisphère droit de notre cerveau est particulièrement doué pour l’observation qui est la base du dessin. Malheureusement, notre hémisphère gauche qui est « rationnel et impatient » a tendance à l’inhiber, ne permettant pas à nos capacités de s’exprimer.

Betty Edwards y expose les 5 bases du dessin et propose de nombreux exercices pour les acquérir en nous permettant de libérer le potentiel de l’hémisphère droit de notre cerveau.

Explications :

« Je suis nul en dessin ! ». Combien de fois ai-je entendu cette phrase laconique… et combien de fois l’ai-je moi-même prononcée.

Pendant longtemps, cela ne m’a pas plus dérangé que ça. Certes, les cours d’Art Plastique au collège puis de dessin industriel plus tard n’ont jamais été un plaisir pour moi… mais ça ne m’a pas empêché d’obtenir mon Brevet des Collèges puis quelques années plus tard mon diplôme d’ingénieur. Mais les choses ont commencé a changer à la naissance de mes filles. Comme tous les enfants, elles ont commencé à dessiner toutes petites, puis ont continué à l’école maternelle et à l’école primaire. Et pour la plus jeune d’entres-elles, ce simple passe temps s’est transformé en passion. A maintenant 12 ans, elle réalise des dessins qui me laissent rêveur, moi qui n’ai jamais su dessiner.

Comme tous les parents, je me suis demandé d’où pouvait lui venir ce « talent ». Et bien entendu, j’ai pensé que ça lui venait d’un de ses grand-pères ou d’une de ses grand-mères qui savent dessiner… tout en étant obligé de reconnaître que cette aptitude avait « sauté une génération ».

Mais à force de la voir progresser, regarder des tutos sur Internet et demander des feutres spécifiques son anniversaire (et dernièrement une tablette graphique !), j’ai commencé à m’intéresser à la question. J’ai eu envie de réaliser moi-même quelques croquis en me souvenant de ce que nous martelait notre professeure de dessin au collège : « savoir dessiner, c’est savoir observer »… mais force m’est de reconnaître que je ne dois pas savoir observer :-(.

Puis j’ai simplement tapé « Apprendre à dessiner » sur Google. Et au milieu des dizaines de réponses, une a attiré mon attention : « apprendre à dessiner avec le cerveau droit ».

En cliquant sur le lien, j’ai appris qu’il s’agissait d’un livre écrit par une professeure de dessin Américaine, Betty Edwards. Un best seller dont la 1° parution remonte à 1979 et qui a été réécrit depuis à 3 occasions. Il a été traduit dans de nombreuses langues (dont le Français) et vendu à ce jour à plusieurs millions d’exemplaires.

Mais quelle est la raison d’un tel succès ? ?

Le postulat de Betty Edwards est à la fois simple et séduisant : dessiner n’est pas la résultat d’un talent particulier, mais simplement d’un apprentissage. Et tout comme chacun peut apprendre à lire et à écrire, il / elle peut apprendre à dessiner. L’analogie avec la lecture est intéressante. Effectivement, tout le monde a la capacité à lire et à écrire… mais ce n’est pas inné. Il faut tout d’abord apprendre l’alphabet et le B-A-BA (au sens littéral du terme), ce qui nous rend capable de déchiffrer un texte. Et c’est ensuite la pratique qui nous permet de passer de cette phase de déchiffrement à une lecture et une écriture fluides. Bien entendu, savoir écrire n’est pas suffisant pour être lauréat au prix Goncourt. Passer de l’écriture « de tous les jours » à une production littéraire demande un talent que tout le monde ne possède pas.

Le dessin répond exactement au même schéma. Tout le monde peut en acquérir les bases et c’est ensuite la pratique qui nous fera progresser. Mais là aussi, passer du statut de dessinateur à celui d’artiste comme Léonard de Vinci ou Rembrandt demande des qualités rares. Mais finalement, ne peut-on pas simplement se faire plaisir à dessiner sans aucune prétention artistique ?

On comprend donc qu’il « suffit » d’acquérir les compétences de base afin de pouvoir commencer à dessiner.

Mais quelles sont ces compétences ?

Elles sont au nombre de 5 :

  1. Percevoir les contours.
  2. Identifier les espaces.
  3. Comprendre les relations entre les différents éléments (perspective, proportions…).
  4. Visualiser les ombres et les lumières.
  5. La dernière est le « Gestalt » (que l’on pourrait traduire par « ensemble » ou « forme » en Allemand) qui est la capacité à combiner les 4 points ci-dessus.

Une fois ces 5 compétences acquises, c’est la pratique qui nous fera progresser.

Et quel rapport entre le dessin et le cerveau ?

Prises une par une, ces compétences ne semblent pas difficiles à acquérir. Le livre est d’ailleurs riche en explications et en exercices. Mais dans la pratique, c’est un peu plus compliqué. Si vous cherchez par exemple à recopier un contour « bêtement », vous vous rendrez vite compte que le résultat ne ressemble pas à l’original. Et c’est là qu’intervient notre cerveau. Sans entrer dans les détails, notre cerveau se divise en deux « hémisphères », le gauche et le droit. La partie gauche est spécialisée dans les tâches analytiques (langage, calcul…) alors que la droite est utilisée pour les tâches intuitives. C’est cette dernière que l’on utilise pour observer finement un sujet à dessiner.

Le problème (parce que sinon ce serait trop simple), c’est que la partie gauche de notre cerveau prend systématiquement le pas sur la partie droite. Notre capacité d’analyse nous empêche donc d’observer les détails… ce qui explique le « je suis nul en dessin ».

Tout l’intérêt de ce livre (en plus de l’apprentissage des 5 techniques fondamentales) est de mettre en évidence les mécanismes qui inhibent la partie droite et de proposer des stratégies et des exercices permettant d’utiliser la partie droite.

A la lecture de ces éléments, j’ai donc décidé d’acheter ce livre. Et je me suis précipité dessus lorsque que je l’ai trouvé le surlendemain dans ma boîte aux lettres.

Et est-ce que ça marche ?

Forcément, je ne suis pas le mieux placé pour juger de mes progrès ! Néanmoins, en essayant de rester objectif, j’ai pu voir ma technique se développer en quelques jours. Il est demandé au début du livre de dessiner sa main, sans aucun conseil préalable. Puis on refait un exercice similaire quelques pages plus tard, à la fin du 1° chapitre. Je vous laisse juger par vous même de la différence.

Mon 1° dessin, avant toute consigne. Le dessin n'est pas centré et les proportions sont mal respectées.
Une semaine plus tard, en appliquant les consignes données dans le livre

 On peut  noter que la main est bien mieux centrée dans la feuille et que les proportions sont mieux respectées. Elle a ainsi perdu son aspect « Halloween ». Bien entendu, le 2° dessin est loin d’être parfait. Comme expliqué plus haut dans cette page, ce livre enseigne les bases du dessin mais seule la pratique permet le progrès.

Néanmoins, deux semaines après mes débuts, je suis enchanté d’avoir acheté ce livre et je me fais plaisir à dessiner. Et même s’il me reste beaucoup de travail à accomplir pour devenir un bon dessinateur, je suis maintenant convaincu que le dessin est bien à la portée de chacun ou chacune d’entre nous sous réserve d’apprendre les techniques de base.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà lu ce livre ? Vous intéresse-il ? Pensez-vous effectivement que tout le monde peut apprendre à dessiner ?

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